Quand un CDD se termine, une question revient souvent : qu’advient-il des congés payés non pris ? Ce sujet semble simple… et pourtant, il soulève mille interrogations. À combien de jours avez-vous droit ? Êtes-vous censé les prendre avant la fin du contrat ou pouvez-vous les récupérer sous une autre forme ? Et surtout… qu’en est-il de l’indemnité compensatrice ?
Si vous êtes salarié en fin de contrat, mieux vaut connaître vos droits de congés payés en fin d’un CDD. Et on ne parle pas ici de détails techniques sans intérêt. Non, on parle de votre rémunération, de ce que vous avez gagné (ou devez encore percevoir), des règles que l’employeur doit respecter. Car même si votre CDD n’a duré que quelques mois, vous ne repartez pas les mains vides.
Congés payés en CDD : tout part du principe d’acquisition
Tout salarié, peu importe la nature de son contrat, cumule des congés payés. Et cela, dès son premier jour de travail. En CDD, cette règle s’applique également. Chaque mois travaillé donne droit à environ 2,5 jours ouvrables de repos.
Alors oui, même si votre période d’activité a été brève, vous avez acquis des droits. Ce que vous n’avez pas pu prendre en temps, vous devez le recevoir en argent. C’est là que l’on parle d’indemnité compensatrice.
Le plus souvent, les congés restent en suspens jusqu’à la fin du contrat. Le temps passe vite, le poste est temporaire, on priorise la mission… Résultat : les jours s’accumulent sans être utilisés. Et c’est justement pour ça que l’indemnité compensatrice de congés payés existe.
L’indemnité compensatrice : quand les jours non pris se transforment en argents ?

À la fin d’un CDD, l’employeur est tenu de verser une indemnité compensatrice. Elle compense les jours de congé payés que vous avez acquis mais que vous n’avez pas pris. Cette somme est bien plus qu’un détail technique : c’est votre droit, pur et simple.
Alors, comment savoir si le calcul est correct ? Il existe deux méthodes, et c’est la plus favorable au salarié qui doit s’appliquer. La plus utilisée reste celle dite « des 10 % », qui correspond à 10 % de la rémunération brute totale touchée pendant tout le CDD.
Mais parfois, l’employeur peut aussi utiliser la méthode du “maintien de salaire”. Celle-ci simule ce que vous auriez perçu si vous aviez réellement posé vos jours de congé. Cette approche est souvent avantageuse pour les longues missions ou les contrats bien rémunérés.
Dans tous les cas, l’indemnité est versée lors du solde de tout compte, généralement avec le dernier bulletin de salaire. Elle est également soumise aux cotisations sociales et à l’impôt. Ce n’est donc pas un “bonus” net en poche, mais une rémunération différée à laquelle vous avez pleinement droit.
CDD ou CDI : les congés payés ne font pas de différence
On pourrait croire qu’un CDI change tout. Pourtant, en matière de congés, les règles restent identiques : chaque mois de travail ouvre le droit à 2,5 jours ouvrables. Que vous soyez en contrat long, court, ou renouvelable.
La différence majeure réside dans le temps. En CDI, on a souvent la possibilité de prendre ses congés pendant le contrat, au fil des mois. En CDD, surtout lorsqu’il est court, les jours sont rarement posés. On travaille, puis on part.
Mais que le contrat s’arrête au bout de trois mois ou qu’il se transforme en CDI, les congés restent là. Si vous ne les utilisez pas, vous devez être payé pour. C’est la loi. D’ailleurs, si le CDD se transforme en CDI, les jours acquis sont simplement reportés. Pas d’indemnité dans ce cas, mais rien n’est perdu.
L’employeur et ses obligations : ce qu’il ne peut ignorer
C’est une évidence… mais qui mérite d’être répétée : l’employeur ne peut pas faire l’impasse sur cette indemnité. Ce n’est pas une faveur, c’est une obligation légale. Même si le CDD n’a duré que deux semaines.
En pratique, la somme doit apparaître clairement sur la dernière fiche de paie. Elle doit être versée en même temps que les autres rémunérations dues en fin de contrat : le salaire du dernier mois, la prime de précarité, les éventuelles primes ou remboursements de frais.
Et attention aux cas particuliers… En cas de rupture anticipée du contrat par le salarié, l’indemnité compensatrice de congés payés reste due. Seule la prime de précarité peut éventuellement disparaître, selon le motif du départ. Idem si la rupture vient de l’employeur pour une faute grave : vos jours de congés restent acquis, sauf décision judiciaire contraire.
Un point à surveiller aussi : si votre CDD se termine naturellement et que vous enchaînez avec un nouveau contrat dans la même entreprise, vous pouvez reporter vos droits. Tout dépend de l’intervalle entre les deux missions. Là encore, chaque cas mérite qu’on s’y attarde.
Salarié en fin de contrat : vos réflexes à adopter

Vous arrivez au bout de votre CDD ? C’est le moment de prendre quelques minutes pour faire vos vérifications. Car même si la plupart des entreprises jouent le jeu, des oublis ou erreurs arrivent.
Commencez par relire vos bulletins de salaire. Le nombre de jours de congés acquis y figure parfois. Ensuite, refaites un rapide calcul mental. En gros, si vous avez travaillé quatre mois, vous avez acquis environ dix jours ouvrables de congés payés. Si vous ne les avez pas pris, ils doivent être compensés.
Pensez aussi à comparer le montant total de votre dernier salaire avec vos estimations. Si vous avez des doutes, posez des questions. Le service RH est là pour ça. Et en cas de réponse floue, n’hésitez pas à consulter un conseiller ou un avocat spécialisé. C’est votre argent, après tout.
Enfin, gardez une copie du solde de tout compte, car ce document vous protège. Une fois signé, il est plus difficile de contester quoi que ce soit. Si vous pensez qu’il manque quelque chose, mieux vaut attendre et demander des explications avant de signer.
En bref, ce qu’il faut retenir pour ne rien laisser passer
À la fin d’un CDD, vos congés payés non utilisés ne disparaissent pas. Ils prennent une autre forme : l’indemnité compensatrice. Cette somme fait partie intégrante de votre rémunération, au même titre que votre salaire.
Le calcul dépend de votre durée de contrat, de votre salaire total, et parfois d’autres éléments comme les primes. L’important, c’est de comprendre que vous avez des droits… même pour un contrat court.
Pour mieux suivre le décompte de vos congés payés et éviter toute erreur en cas de fin de contrat, l’utilisation d’un outil RH ou d’un logiciel de gestion des temps est un véritable atout. Ces solutions automatisent le suivi des congés, calculent précisément les droits acquis et facilitent la gestion des indemnités compensatrices, vous assurant ainsi une meilleure transparence et sérénité.
Alors si vous terminez bientôt votre mission, ne partez pas sans vérifier tout ça. Et si vous préparez votre passage en CDI, il peut être utile de comprendre comment vos congés seront gérés dans ce nouveau cadre. Vous serez plus serein, mieux préparé, et surtout… respecté dans vos droits.