Les congés payés, c’est un sujet qui revient chaque année. Pour les salariés, ils incarnent le repos bien mérité, les pauses nécessaires. Pour les employeurs, c’est parfois un vrai casse-tête — entre plannings à ajuster, calculs à vérifier et équilibre à maintenir.
Alors oui, ça peut vite devenir un sujet sensible (voire un peu stressant) si on ne s’y prend pas avec clarté. Mais avec un peu de méthode, ce n’est finalement pas si compliqué qu’on l’imagine. Il suffit de connaître les bonnes règles et d’avoir les bons outils.
Mais alors, que faut-il vraiment savoir pour assurer une gestion efficace des congés dans son entreprise ? Et comment éviter les erreurs classiques sur les jours ouvrables, la durée, ou encore l’indemnité de congé ? On fait le point ensemble, étape par étape.
Comprendre les droits aux congés payés

Chaque salarié acquiert des congés payés au fur et à mesure de son travail dans l’entreprise. Conformément au Code du travail, on compte 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectif. Ce qui donne, sur une année complète, 30 jours ouvrables… soit cinq semaines de repos bien mérité. Ces jours sont dus, quelle que soit la nature du contrat (CDI, CDD, temps partiel) dès lors que le salarié a travaillé.
Attention, ne confondez pas tout… Les “jours ouvrables”, ce ne sont pas forcément les jours où l’on travaille. Par exemple, le samedi est souvent compté, même si personne n’est présent ce jour-là. Et pourtant, c’est comme ça. Résultat : vos cinq semaines de congé peuvent sembler plus courtes qu’on ne le croit. Ce n’est pas juste un détail anodin, surtout quand il faut planifier les roulements d’équipe sans prise de tête. C’est une subtilité à ne pas négliger, notamment pour l’organisation du travail au sein des équipes.
Si vous êtes en congé maternité ou paternité, ou en arrêt pour accident du travail, vous continuez à accumuler des jours de congés. Par contre, si vous êtes en grève ou en congé sans solde, dans ce cas, les compteurs s’arrêtent. Ça peut paraître injuste, mais c’est la règle. À connaître pour éviter les mauvaises surprises.
Quelle est la période de référence ?
La période de référence, c’est un peu le fil rouge des congés payés. En général, elle court du 1er juin au 31 mai de l’année suivante. Pourquoi cette plage-là ? Parce qu’elle colle mieux avec la grande période des départs estivaux. Pratique pour caler les plannings avant juillet ! Mais encore faut-il que tout le monde soit bien au courant, car ça influence directement le nombre de jours disponibles au bon moment.
Pour autant, certaines entreprises, notamment celles qui suivent un exercice fiscal différent, peuvent fixer une autre période de référence via accord collectif ou usage d’entreprise. Il est donc primordial de bien informer les salariés sur la période applicable dans leur structure.
Calculer les jours de congés : attention aux subtilités
On pourrait croire que c’est simple : 2,5 jours par mois, ça se compte vite… mais non. Le calcul des congés comporte une multitude de détails qu’il vaut mieux anticiper.
Faut-il tenir compte des absences exceptionnelles ? Pas toujours. Certaines absences permettent l’acquisition de congés (comme les jours fériés, les congés pour événements familiaux…), d’autres non (à l’instar du congé sans solde). Cela peut être source d’incompréhension si les règles ne sont pas clairement communiquées.
Autre point souvent méconnu : le mode de décompte des jours. Certaines entreprises comptent les jours ouvrés (lundi à vendredi), d’autres les jours ouvrables (lundi à samedi). Et devinez quoi ? Le résultat n’est pas le même. Pas de panique, les deux méthodes sont valables… mais il faut rester cohérent. Et pour ne pas s’emmêler les pinceaux, beaucoup d’entreprises adoptent aujourd’hui un logiciel RH intuitif : tout est centralisé, les calculs sont automatisés, et chacun peut voir ses droits en temps réel. On évite les erreurs, les doutes et les discussions interminables en réunion !
Cela évite aussi les erreurs humaines ou les oublis dans des tableurs peu adaptés à la gestion du personnel. Bref, un bon outil de gestion, c’est aussi une assurance sérénité.
Comment gérer la prise des congés ?
C’est souvent lors de la prise des congés que les tensions peuvent apparaître. Tout le monde veut partir en août ? Ce n’est pas toujours possible…
L’employeur peut fixer les départs en congé mais pas n’importe comment. Il doit prévenir à l’avance (souvent un mois) et justifier tout refus : surcharge, client prioritaire, période sensible.
Le bon réflexe ? Mettre en place un calendrier prévisionnel, validé en amont avec les équipes. C’est plus clair, plus juste et ça évite les mauvaises surprises. Chacun peut s’organiser et l’activité reste fluide.
Que faire des congés non pris ?

Un salarié n’a pas pu poser tous ses congés dans les temps ? ça peut arriver et souvent plus qu’on ne le pense. Parfois, c’est une surcharge de travail, parfois un oubli, ou juste une mauvaise organisation. Mais alors, que deviennent ces jours ? Sont-ils définitivement perdus ?
Pas forcément. Dans certaines entreprises, il est possible de reporter les congés non pris sur l’année suivante. Attention toutefois, ce n’est pas illimité. La tolérance va souvent jusqu’au 31 mai, mais elle dépend des règles internes et parfois d’un simple accord tacite.
Et s’il y avait une autre option, plus souple, plus pratique ? De plus en plus de structures proposent à leurs équipes de placer leurs jours non utilisés sur un compte épargne-temps (CET). En gros, c’est une petite réserve de temps pour l’avenir : un congé sabbatique, un passage à temps partiel, ou même un complément de revenus à l’approche de la retraite.
L'indemnité de congé payé : comment ça fonctionne ?
Partir en congé, c’est bien, mais être payé pendant ce temps, c’est encore mieux, non ? Et heureusement, c’est bien le principe des congés payés. Le salarié ne travaille pas, mais il continue de percevoir une rémunération. C’est ce qu’on appelle l’indemnité de congé.
Mais comment est-elle calculée, exactement ? Là encore, deux grandes méthodes coexistent :
- Le maintien de salaire : on verse au salarié la même somme que s’il avait travaillé normalement. Simple et efficace.
- La règle du dixième : on calcule 10 % de la rémunération brute perçue pendant la période de référence.
L’employeur n’a pas le droit de choisir n’importe comment. Il doit retenir la méthode la plus avantageuse pour le salarié. Oui, même si c’est un peu plus cher pour lui.
Quelques bonnes pratiques pour une gestion fluide
Pour que tout roule, il est utile d’instaurer quelques règles simples :
- Clarifier les périodes de prise des congés en début d’année.
- Afficher les soldes de congés disponibles pour chaque salarié.
- Utiliser un outil de gestion partagé pour les demandes et validations.
- Sensibiliser les managers à la réglementation.
Un climat de confiance repose souvent sur une gestion juste et transparente des jours de congés.
Un enjeu RH incontournable
Maîtriser la gestion des congés payés, c’est bien plus qu’une obligation légale. C’est un véritable levier de motivation pour les salariés, un indicateur de bonne organisation pour l’entreprise.
Cela suppose un peu de rigueur, des outils adaptés, et une connaissance claire des droits. Mais une fois la mécanique en place, tout devient beaucoup plus fluide.
Et vous, votre système de gestion des congés est-il vraiment au point ?
Peut-être le moment de faire le point… ou d’aller plus loin sur le sujet ?